Cette année, à l'occasion de Parcours des mondes, la rédaction de Tribal Art magazine vous invite une nouvelle fois à découvrir son accrochage inédit à l’Espace Tribal, au 22 rue Visconti. L'espace cette année, accueillera en ses murs une exposition remarquable : « Pigalle 1930, retour sur une exposition mythique » sous le commissariat de Charles Wesley-Hourdé et Nicolas Rolland.

 

L’exposition d’art africain et océanien organisée à la Galerie du Théâtre Pigalle à Paris en 1930 est aujourd’hui considérée par les amateurs d’arts premiers comme un événement majeur. Bien qu’elle soit souvent citée comme référence, il est frappant de constater que peu de gens en connaissent vraiment l’histoire et le contenu.

 

En 1930, au moment où l’exposition ouvre ses portes, le travail mené depuis deux décennies par les artistes modernes et leur entourage a d’ores et déjà ouvert les consciences sur la dimension proprement esthétique de l’art nègre. L’événement organisé à la galerie du Théâtre Pigalle marquera le triomphe de cette approche auprès du grand public et restera dans l’histoire comme la grande exposition de cette première moitié de XXe siècle en France.

 

Les personnalités impliquées dans cette exposition, qu’il s’agisse des organisateurs ou des prêteurs (dont Charles Ratton, Pierre Loeb, Tristan Tzara, Pablo Picasso, André Derain, etc.), sont sans doute pour beaucoup dans le succès de l’événement. Tous sont alors très impliqués dans la défense de l’art nègre et mettent leur notoriété au service de cette cause.

 

Mais surtout, c’est la très grande qualité des pièces réunies qui consolidera dans le temps la réputation de l’exposition. Parmi les objets présentés alors, beaucoup sont aujourd’hui considérés comme des oeuvres majeures.

 

Charles-Wesley Hourdé et Nicolas Rolland ont publié un ouvrage rétrospectif sur l'exposition Pigalle, fruit de recherches dans les collections et les archives du monde entier: "Galerie Pigalle : Afrique - Océanie. Une exposition mythique" (2018). Ils ont ainsi retrouvés de nombreux objets ayant figuré dans cette manifestation historique et en ont sélectionné une vingtaine, ainsi que des photographies et des documents archives, qui seront tous réunis et exposés au public pendant Parcours des mondes.

​

L’exposition nous éclaire ainsi sur les choix esthétiques de l’époque et sur la genèse d’un goût qui, un siècle plus tard, continue de structurer la vision que l’Occident se fait des arts d’Afrique et d’Océanie.